On est en début d’année et c’est le temps des bilans et des résolutions pour beaucoup de personnes.
Y’a qu’à regarder les objets des infolettres que j’ai reçues dans les dernières semaines pour s’en rendre compte:
✨ Mon bilan 2022 et mes objectifs 2023
✨ Ce que j’ai réalisé dans la dernière année
✨ Ce que 2023 me réserve
✨ Bye bye 2022, place à 2023!
Et j’en passe.
Personnellement, je ne sens pas le besoin de faire le point sur l’année qui vient de se dérouler, dans la mesure où je perçois le temps comme un continuum, sans début ni fin. J’ai pas de ligne d’arrivée imaginaire à quelque part entre décembre et janvier pour marquer la fin d’un cycle.
Par contre, si je devais choisir un moment, j’en aurais deux:
• Début mars
• Début septembre
Encore une fois, c’est en lien avec ma perception du temps.
J’ai vu une vidéo TikTok (je pourrais pas te la retrouver, elle est perdue dans les limbes de mon historique de likes) où une jeune femme demandait aux membres de son entourage de dessiner leur perception du temps.
Personne, mais je dis bien PERSONNE n’avait la même représentation du temps.
⏳ Quelqu’un a dessiné ce qui ressemble à un calendrier avec des rectangles de différentes grosseurs pour chaque mois
⏳ Un autre a dessiné une ligne du temps
⏳ Une personne a dessiné une spirale
⏳ Puis une dernière a dessiné un anneau divisé en 12 mois
T’as qu’à rechercher time perception test ou time calendar sur TikTok, y’a plein plein d’exemples. Puis si tu as envie de quelque chose de plus tangible, des tonnes d’études ont été réalisées sur la perception du temps. Google est ton ami.
Personnellement, voici comment je perçois le temps:
Tu remarqueras que ça ressemble étrangement au calendrier scolaire haha! #elevemodele
Non seulement chaque personne a sa représentation bien à elle du temps, mais chaque personne expérimente le temps de façon différente.
Je m’explique.
Les sortes de temps
Il y a trois sortes de temps:
Chronos, le temps physique. C’est celui qu’on mesure avec une montre, avec des X sur le calendrier. Il est quantitatif et linéaire.
Kairos, le temps métaphysique. Il se définit comme la sensation que c’est le bon moment pour agir. C’est un temps ressenti, qui ajoute une profondeur au temps Chronos en le marquant par une émotion. C’est le moment opportun, le temps T, le jour J, le yolo sti. Carpe Diem. Il n’est pas linéaire, ni mesurable.
Finalement, il y a Aïon, le temps sans début ni fin. Il représente les cycles, la destinée, l’éternité. La traduction française de ce terme est “force de vie”.
Mettons que je te mets ça en contexte:
On est samedi matin. Mon chum m’annonce qu’il s’en va chez ses parents en avant-midi et qu’il amène les kids, ce qui me laisse environ 3h seule (chronos). Je jubile! 3h seule un weekend, c’est ÉNORME! Ça m’arrive jamais! Qu’est-ce que je pourrais faire de ce temps (kairos)?
On est mardi matin, 8h30. J’ai un rendez-vous personnel à 11h30, ce qui me laisse 3 heures de travail devant moi (chronos). Je suis frustrée parce que ma journée de travail est amputée et que je pourrai rien faire de concret avec ces 3 heures (kairos).
Dans les deux scénarios, je dispose exactement de la même quantité de temps. Pourtant, ma perception de ce temps et les émotions qu’il suscite en moi sont bien distinctes.
Imparfaits et biaisés
Une heure, ça peut être vraiment long dans une salle d’attente, mais être beaucoup trop court lorsque tu prends un café avec un•e ami•e.
En 2022, j’ai travaillé 835 heures.
En 2021, j’ai travaillé 987 heures.
Pourtant, mon année 2022 m’a semblée vraiment plus remplie que 2021.
Nous autres petits humains imparfaits, avons une perception biaisée du temps. Et il n’y a pas vraiment de façon de s’en affranchir.
C’est plus fort que nous: on analyse et perçoit le temps en fonction de nos connaissances et de nos ressentis.
On a d’ailleurs le même genre de biais lorsqu’on se penche sur l’Histoire (t’sais, le temps qui s’est déjà écoulé dans le passé). Même les historiens les plus ferrés ne peuvent s’empêcher de teinter leurs observations de leur subjectivité propre à l’époque dans laquelle ils vivent.
C’est ce qui fait en sorte qu’il est vraiment difficile de trouver des informations fiables quant à la condition des femmes à travers les époques.
Là où je parle de menstruations
Dans le cadre des recherches que j’effectue pour mon roman historique, je me suis intéressée à la façon dont les femmes se protégeaient lors de leurs menstruations.
Comme personne du 21e siècle, j’ai simplement assumé qu’elles utilisaient des linges ou des guenilles pour recueillir leur sang menstruel.
Puis, je me suis demandée comment elles gardaient leurs linges en place vu qu’elles ne portaient pas de bobettes (hé oui, les hommes et les femmes du 18e siècle en descendant étaient tous commandos!).
Goolge m’a amenée sur ce site qui est un trésor archivistique de l’Internet: Museum of Menstruation and Women’s Health.
(Sérieusement, c’est quelque chose. Va voir!)
En fouillant un peu, je suis tombée sur ce papier qui parle des pratiques sanitaires dans l’Angleterre du 17e siècle.
Puis je suis tombée sur le cul:
Les femmes pauvres et mal nourries (donc la plupart des femmes qui n’étaient pas dans les sphères de la noblesse) souffraient majoritairement d’aménorrhée (absence de menstruations) et ce, surtout l’hiver. Donc pas besoin de se protéger.
Puis comme les femmes pauvres utilisaient tous leurs tissus pour fabriquer des vêtements à leurs enfants, bien elles ne portaient rien lorsqu’elles étaient menstruées.
Tu as bien lu: les femmes ne portaient pas de protection.
Il y a même un manuel médical de l’époque qui mentionne que les femmes peuvent porter des linges de lin pour se protéger, seulement si les menstruations sont vraiment abondantes. C’est donc normal de ne rien porter lorsqu’on a ses règles.
Ce sont les femmes de la haute société qui avaient coutume de porter des linges en lin fabriqués à partir des vieilles chemises de leurs maris, en épinglant ces derniers à l’intérieur de leurs vêtements.
Oh et plusieurs ne changeaient pas leurs linges. Elles passaient leur semaine dans la même guenille, parce que se changer était perçu comme non-hygiénique 😐
En tant que femme du 21e siècle, je trouve ça absolument impensable. Je veux dire, toute ma vie on m’a dit que je devais retenir ce sang, le cacher, l’éloigner de mes petites culottes et surtout de mes vêtements. Le sang de la honte. Alors qu’il y a à peine 200 ans on le laisse couler librement parce que c’était ça, la nature.
Tout est une question de temps
Tout ça pour dire que notre perception et notre interprétation du temps est biaisée. La valeur qu’on accorde à notre temps aussi.
Le temps chronos est limité, il ne reviendra pas. Mais le temps kairos n’attend que toi pour se manifester.
Pour 2023, je souhaite modifier ma perception du temps. L’étirer, le rendre plus malléable, plus lent, pour faire plus de ce que j’aime. Le protéger, le cajoler, me perdre dedans.
En 2023, je veux prendre le temps.
D’ailleurs, je voulais prendre de l’avance et faire de la facturation ce matin.
Je voulais aussi profiter du fait que j’ai la maison à moi pour avancer le plan d’écriture de mon roman.
Mais j’ai pris le temps d’écrire cette infolettre qui n’a absolument aucun lien avec WordPress, mais qui fait vraiment de sens pour moi en ce moment.
Pis c’est ben correct de même 🙂
Quelques trucs en rafale:
Mes prochaines dispos de site web vont à avril 2023.
Cette année, je veux des sites simples, dans le bonheur et le plaisir. Rien de compliqué please.
J’ai mis de côté mon service de formation.
Pour le moment. C’est pas là-dessus que j’ai envie de mettre mon temps et mon énergie. Donc pas d’accompagnement, de coaching et de formation pour moi jusqu’à nouvel ordre.
J’aimerais refaire ma formation WooCommerce.
Parce qu’elle est disparue d’Internet quand j’ai annulé mon forfait Didacte. Pis je trouve ça poche pour celleux qui se la sont procurrée et qui souhaitent la visionner.
Si la rédaction de mon roman t’intéresse,
j’en parle pas mal sur TikTok. Tu peux me suivre ici!
La semaine prochaine, je m’en vais passer une couple de jours dans un chalet avec quelques amies pigistes et j’ai vraiment hâte!
Je vais te partager ça en stories et c’est certain que je vais t’en parler dans une infolettre aussi.
Je termine en te souhaitant une année avec des minutes qui avancent comme une mouche pognée dans la mélasse pour profiter de tous les instants doux, mais qui passe aussi vite que le refrain de ta toune préférée lorsque c’est moins doux.
Prends soin de toi et à bientôt!
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